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J’ai grand-peine à choisir en écoutant le monde
Entre des justiciers, résistants agressifs,
Et des dormeurs nantis qui bêlent à la ronde,
Heureux de leurs profits, soumis et dépressifs.
Leurs camps sont définis par la pensée unique
Que notre société, croulant sous ses excès,
N’a pas su réprimer, par un humour cynique,
Agrippée à la glu de ses cinglants succès.
On t’a vue ! Honte à toi, société du spectacle !
Ce spectacle n’est plus qu’une pâle lueur;
Car tout est arrangé pour éviter l’obstacle.
Tout doit sembler parfait pour des gains sans sueur.
Où donc est parti l’art? Où s’enfuit la musique?
Ils se sont retirés, ils habitent en paix
Dans le cœur de chacun, dans cet abri magique,
Éternel et sacré, loin de tout irrespect.
Beaucoup auraient voulu se les offrir, un peu,
Nostalgiques, jaloux des larmes que la joie
Procure au courageux, à qui ose et qui peut
Sacrifier le connu, s ’avançant sur sa voie.
On les a vus troquer, vendre leurs traditions,
Lâcher leurs religions, négliger leurs ancêtres
Pour consommer plus vite un plat dont l’addition
Leur coûtera trop cher: leur simplicité d’être !
Démontrer l’évidence est preuve d’un idiot.
À justifier le ciel, en baratins sociaux,
On déchaîne Chaos. Sa propre déraison
Devenant les barreaux: l’orgueil est la prison !
Avis et arguments opposent les valeurs.
Se blessant tous ensemble aux abords du malheur,
C’est comme si détruire en devient une aubaine.
Tout tend à diviser, car les sens nous emmènent.
Chacun veut toujours plus, il possède et profite…
Ce geste d’agripper l’empêche d’en jouir.
Ce n’est pas compliqué : on ne pourra pas fuir !
On est là pour donner. Le monde nous invite.
Leurs milliards de dollars, tout enfouis sous les eaux,
Sont notre bien commun, notre valeur d’échange
Retenue en des mains crispées et sans repos.
C’est la peur de manquer qui fait l’oubli des anges.
Et le bonheur des uns a tissé son manteau
Sur le dos du malheur des autres : ils engrangent !
Ils récoltent les fruits construisant des châteaux
Par le gracieux labeur de frères qui vendangent.
Ils voudraient arrêter, la conscience en lambeaux :
Mentir pique le cœur, la mémoire dérange.
Leurs yeux sont corrompus mais touchés par le Beau ;
Ils reviendront vers nous, quémandant qu’on s’arrange.
Nous devons les aider, en êtres solidaires :
Tout être humain malade est bien prioritaire !
Posséder trop d’argent est un cas d’addiction;
En redistribuer sera leur guérison !
Car tout nous est offert: du ventre de la mère
Jusqu’à nos premiers cris, des rayons printaniers
Au zénith amoureux, jusqu’au souffle dernier,
Et du plus haut du ciel au centre de la Terre !
Apprenez, chers humains, que le vrai privilège
N’est pas dans l’opulence où le désir est roi.
L’avidité, jamais, ne tombe de son siège
Sans qu’on la fasse choir par l’effort et la foi.
Ainsi, je ne choisis que le camp de la vie,
Chantant chaque matin mon amour au soleil.
N’en déplaise aux railleurs — et je les y convie:
Sentez cette chaleur, sortez de ce sommeil !
Solitaire amoureux, qui grimpe en altitude,
J’aime rencontrer l’autre avec cette attitude.
La vertu, c’est ce fil qu’on ne peut pas quitter:
Funambule assoupi sera sûr de chuter.
Celui qui est vivant devra risquer beaucoup.
Dansons dans notre cœur ! Chantons la fantaisie !
Sachons dire « merci ! » Ne rendons pas les coups !
Partageons nos valeurs ! Goûtons la poésie !

The Resting - Marc Antoine Zufferey - oct 2020 Live in Montreux
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Partition "The Resting"


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